Castres : Pour les thés et parfums, Margaux Larose a du nez
Avec un nom qui sent bon l’odeur des jardins printaniers, c’est comme si tout était écrit d’avance. Surtout lorsque l’on a un papa qui vous habitue toute petite à sentir les effluves des plantes à portée de main. Margaux Larose, 26 ans, est parfumeuse. Et aussi loin que sa maman se souvienne, « elle sentait toujours tout ! » Jusqu’à développer son odorat et devenir nez, comme on dit dans le milieu de la parfumerie.
Du lycée Barral à l’IUT Paul Sabattier avec un DUT chimie en poche jusqu’au master acquis à l’Ecole supérieure du parfum de Paris, la douce Castraise est aujourd’hui spécialiste en herboristerie, en aromathérapie (science des composés aromatiques) et en aromachologie (science des odeurs et de leur influence sur le comportement). En 2020, au cœur de la crise sanitaire, Margaux retrouve le domicile familial à l’Albinque, après un stage en Espagne, à Grenade. Face à la pénurie d’embauche, elle se souvient de ses créations de thés et infusions lancées durant cette dernière expérience, au Patio de los Perfumes, niché au pied du sublime palais médiéval fortifié de l’Alhambra. « On avait un stock important de plantes prévu pour des ateliers, annulés à cause de la crise. Avec une autre stagiaire, on a créé des infusions et c’était très sympa », raconte la petite dernière des Larose. C’est ainsi que Joliti est né, en février 2021 avec la promesse de voyager, chez soi ou au travail, tasse en mains (lire encadré).
C’est ici, à l’étage d’une dépendance de l’ancienne bonneterie rénovée avec goût que la magie opère. Dans son nouveau laboratoire, Margaux peaufine ses recettes. « Mon premier thé, je l’ai intitulé Alhambra : je voulais retracer le parcours au milieu des orangers jusqu’aux jardins de jasmin », imagine celle que les Castrais ont pu rencontrer sous les halles de l’Albinque en début d’année ou sur le marché de Noël.
25 variétés de thés
Dans cette aventure passagère – elle aspire toujours de revenir à ses chers parfums- Margaux peut compter sur le soutien sans faille de sa maman, Isabelle, 62 ans, qui gère sa logistique. Pour arriver à concocter des saveurs originales, la Castraise prend soin de son nez, et encore plus à l’heure où l’un des premiers symptômes du Covid est la perte de l’odorat. « Le nez est un muscle, il faut le faire travailler, s’entraîner. Un nez classique ne peut pas sentir plus de 5 à 6 odeurs à la suite, sinon il sature », apprend la diplômée, qui fait « un blanc », c’est-à-dire sentir sa propre peau, comme une cassure, entre l’enchaînement des odeurs.
Lui vient alors cette anecdote, symbole du pouvoir de son nez : « Un jour je vais dans une rame de métro et je m’aperçois que je suis étonnamment toute seule. J’aperçois un sans-abri assis et au milieu des odeurs qu’il dégage je sens la brioche à la fleur d’oranger. Je me suis concentré sur cette odeur pour oublier les autres. » Contrairement aux personnes qui ont préféré déserter le wagon.
Autant dire que pour les thés et parfums, Margaux Larose a du nez. Testé et approuvé !
Avec Joliti, la promesse de voyages
Razzia sur le marché de Noël pour les thés et infusion réconfortants de Margaux. Au total, elle propose environ 25 variétés de thés et 2 d’infusions (calme et digestive).A l’heure où le marché est en pleine expansion, la Castraise profite du plaisir du thé pour réchauffer le corps et le cœur et imaginer de nouveaux dosages. Objectif : « Que ça soit bon, que ça sente bon et que ça reste en bouche. » La passionnée de plantes aromatiques, gourmande et grande buveuse de thé et de tisanes, a cueilli dans ses stages et ses voyages – en Andalousie, au Canada, au Vietnam, aux Canaries…- de nouvelles saveurs et des savoir-faire artisanaux, qu’elle couple avec l’inspiration des livres. Margaux espère à l’avenir organiser des dégustations de thés, des conférences sur les plantes et animer des ateliers.
Voir l'article de La Dépêche ici.